Delvau, 1864 : Avoir ses menstrues, dont la couleur est cousine germaine de celle de la pomme d’amour.
— Eh bien, va coucher avec Mélie… — Peux pas : elle écrase des tomates, depuis deux jours, que ça en est dégoûtant.
Seigneurgens.
Delvau, 1866 : v. a. Avoir ses menses, — dans l’argot des petites dames.
Rigaud, 1881 : Avoir ses menstrues. Et la variante : Faire la sauce tomate.
France, 1907 : Avoir ses menstrues.
La petite me bottait joliment : seize ans et le diable au corps, cela va sans dire à cet âge. Depuis huit jours elle répondait à mes œillades, si bien que je pensais : « Ça y est ! » Mais va te faire fiche, comme je la suivis un soir dans sa chambre, batifolant et essayant de la prendre au bon endroit, elle se mit à crier comme une pintade, si bien que je rengainais mon compliment et m’esquivais lestement sans sonner aux clairons. Trois jours elle me bouda, puis finalement me fit risette.
— Eh bien, quoi ? lui demandai-je… C’est donc passé cette lubie de l’autre soir ?
— Gros serin ! riposta-t-elle. Ce n’est pas la lubie qui est passée. Vous n’avez donc pas compris que j’écrasais des tomates ?
(Les Joyeusetés du régiment)